Ou comment le pain est devenu l’ami numéro un
Pas le temps de lire ? Je vous invite à écouter mon podcast MON PLEIN DE VIE, en écoute ICI.
Épisode 1 : Le pain, ce bon vieux copain.
Le pain, c’est politique
Eh oui, le pain, en France et dans de nombreux pays, est un aliment de base, et ce depuis fort longtemps. Les politiques ne diront pas le contraire : « J’apprécie plus le pain, le pâté, le saucisson, que les limitations de vitesse. » avait reconnu Jacques Chirac.
François Mitterrand quant à lui, s’est interrogé à juste titre « Pourquoi a-t-on tant lutté pour la liberté ? Parce qu’elle est comme le pain, existentielle. » Voilà, le mot est lâché : le pain est existentiel.
Épicure, qui savait toujours voir le verre à moitié plein, avouait « Mon cœur est saturé de plaisir quand j’ai du pain et de l’eau. »
Sans aller jusqu’à se contenter de pain sec et d’eau (car du pain et de l’eau ne font pas un repas, mais nous y reviendrons), intéressons-nous à l’histoire du pain.
L’Histoire en deux temps-trois mouvements
Les plus anciennes farines remontent à 30 000 ans, et l’histoire du pain, c’est celle d’un accident, allez savoir comment, en Mésopotamie, de la farine a chauffé et a formé un pain… sans levain, une galette quoi !
Ce sont les Egyptiens, il y a 3 000 ans, qui mettent la main à la pâte et créent vraiment le pain ; il faut dire que construire des pyramides, ça creuse.
En Grèce, on crée des moulins, ce qui fait gagner un temps précieux.
Les Romains, friands des inventions grecques, fondent des boulangeries à tour de bras. Il y en avait, semble-t-il, 329 sous l’Empereur Auguste. Une addiction est née. Ils invoquent même Fornax, la déesse des fours, pour torréfier leurs grains de blés.
Pour résumer, le pain devient rapidement l’aliment de base, il devient même l’ « assiette » : on coupe de grandes tranches sur lesquelles on met les autres aliments, qu’on mange d’abord, avant de finalement manger l’ « assiette », la tranche de pain. Petit apparte : c’est d’ailleurs toujours le cas dans certains pays, comme aux Pays-Bas par exemple, où ils garnissent une épaisse tranche de pain (blanc ou brun) de salade, de poisson fumé ou de croquettes...
À l’époque, les riches consomment plutôt du pain blanc, les pauvres, du pain pas toujours appétissant. Et quand on est à court de pain, c'est le drame, malheureuse Marie-Antoinette qui l’apprit à ses dépens. J’en profite pour préciser que la fameuse phrase « S'ils n'ont pas de pain, qu'ils mangent de la brioche » lui est attribuée à tort, mais l’Histoire a pris des raccourcis.
La consommation aujourd’hui
La consommation de pain a énormément baissé, passant de 900g/jour au début du XXe siècle, à 105g/jour aujourd’hui (mais attention, ce n’est plus la qualité d’antan, ce qui explique, après des années d’égarement, qu’on revienne à des processus de fabrication plus ancestraux !) Quoi qu’il en soit, le pain reste essentiel : tous les jours, 12 millions de baguettes sont consommées en France et 6 milliards de baguettes sortent des fournils chaque année.
Et symboliquement, que serait l’image de la France, sans sa fameuse baguette Tradition ? L’Unesco a d’ailleurs choisi de l’inscrire le 30 novembre dernier au Patrimoine Mondial de l’humanité. Mais alors, si même l’Unesco a choisi d’accorder le titre suprême à notre bonne vieille baguette, pourquoi le pain a-t-il souvent mauvaise presse ? On dit qu’il serait trop salé, bourré de gluten, voire ferait grossir ?
La réponse dans mon article suivant sur le pain : "Le pain, mi(e)ttes et réalités !"
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